Les pierres et la flamme

Quand un client apporte un bijou à réparer et que ce bijou est serti de pierres précieuses, le bijoutier court toujours un risque s'il ne peut identifier les pierres car elles peuvent se détériorer lors du travail de réparation . Il est donc nécessaire de prendre des précautions tant au point de vue de la chaleur qu'au point e vue d'autres traitements
Les pierres opaques sont souvent dangereuses et doivent la plupart du temps être desserties et en tous cas y efficacement protégées . Parmi ces pierres citons les turquoises, les labradorites, les oeils-de-tigre, les oeils-de-chats, les lapis-lazuli, les malachites, les jades, les rhodocrosites, les rhodonites, les pyrites, les marcassites, les aventurines, les amazonites, les perles et les opales.
L'émeraude véritable doit être dessertie comme tous les béryls . Les doublets et les triplets ne supportent pas la flamme
Les améthystes et les citrines peuvent changer de couleur, et le grenat peut même fondre à la flamme, par contre, les andalousites, les spinelles véritables et les alexandrites sont infusibles ... sans toutefois être exposées à la flamme très chaude des chalumeaux modernes. 
Les corindons artificiels supportent bien la chaleur, les corindons véritables aussi, sauf s'ils contiennent des inclusions liquides. Les premiers ne peuvent toutefois PAS être recouverts de borax.
Le brillant est infusible, mais peut parois être endommagé sur les arrêtes ou la pointe de la culasse, ce qui provoque un dépolissage. Si vous laissez un brillant serti dans un bijou enrobez le généreusement de borax de façon à former une gangue autour de la pierre. Chauffez alors progressivement en surveillant tout particulièrement la fonte du borax autour de la pointe de la culasse. Le travail de soudure terminé, recouvrez le bijou d'une boite pour le protéger d'un refroidissement trop rapide, par exemple d'un courant d'air.
Lorsque vous avez une bague à mettre à mesure, il est facile d'éviter un échauffement trop important des pierres qui y sont contenues : Placez la bague dans une soucoupe tête en bas, ou utilisez un dé à emboutir qui possède des creux de différents diamètres ; après avoir versé de l'eau dans un des creux jusqu'à ce que la bague soit entièrement immergée, vous souderez à l'aide du chalumeau oxhydrique qui possède une flamme plus aiguë et ne chauffera que le corps de la bague sur un minimum de surface .
La pierre sera complètement protégée de la chaleur. Il est déconseillé d'utiliser l'ouate imbibée d'eau car cette dernière s'évapore et l'ouate flambe.
 
Jean BLAMPAIN
S.B.G.